mercredi 7 avril 2010

Le Diable s’habille en cachemire (Bompard, de préférence)

Les Français s’acharnent à essayer de copier les Américains – même s’ils préféreraient mourir que de l’avouer, bien entendu.

Ils essaient de produire des séries télé qui font exploser l’Audimat et accrochent le public pour plusieurs saisons. Raté.
(N’oublions pas que tout ceci est purement subjectif, je ne fais qu’exprimer mon opinion. Peut être êtes-vous accro à une série française, et je le respecte. Mais je peux vous conseiller un très bon psy.)

Ils essaient de produire des films qui font exploser le box-office. Des films d’action. Des films de genre. Des comédies romantiques. J’en passe, et des meilleures (façon de parler) !
En général… raté.

Heureusement que les Césars rivalisent avec les Oscars !

(Haha, vous y avez cru, hein ?)

Mais… il y a un point sur lequel mes compatriotes ont réussi. Un petit quelque chose qu’ils savent faire aussi bien que nos amis d’Hollywood, si si !

Nos producteurs savent être tout aussi exigeants que les leurs.

Exigeants comment, me direz-vous ?

Vous savez, ces histoires du style « Le Diable s’habille en Prada », où le grand patron a des requêtes on ne peut plus excentriques et martyrise son assistant dévoué ? Ca n’arrive pas qu’à New York. Ou qu’à Hollywood. Ils sont parmi nous !

Paris a son lot de riches petits farceurs. Leurs productions ne sont pas forcément connues, et peut-être n’ont-ils même jamais connus de vrai succès. Cependant, losers ou pas, cela ne les empêche pas d’avoir les pieds bien ailleurs que sur terre. Après tout, ils ont de l’argent, plus d’argent que le commun des mortels, et, consécration suprême, leur nom à au moins un générique. Ce sont donc des êtes supérieurs, et vous êtes priés de vous agenouiller, merci.


Les producteurs… (première partie)

Le Producteur est un animal de la famille des hominidés. Si vous avez l’honneur d’en côtoyer un tous les jours et qu’Il vous terrifie, ou si vous comptez passer un entretien très prochainement, sachez également que le Producteur fait caca comme nous, et est sûrement très moche tout nu.
Cette petite pensée vous aidera peut-être à surmonter l’une des innombrables missions farfelues dont votre chemin risque d’être semé, à tout moment.

La plupart des Producteurs se caractérisent par une particularité amusante : ils sont incapables de gérer leur existence tous seuls. Leur équipe gère leur comptabilité, leurs déplacements, leur courrier, bref, leur vie intime n’a plus de secrets pour vous. Vous écrivez au réparateur de la piscine pour la maison de campagne, et vous achetez des billets d’avion pour le Nouvel An. Vous allez faire une heure de queue à la boutique de téléphonie pour acheter un adaptateur pour Son salon. Plus généralement, vous vous occupez de tous ces trucs chiants que vous ne faites même pas pour vous. Après tout, c’est dans le contrat : vous êtes assistant. Vous assistez le Producteur. Même si cela implique d’aller acheter à sa place un gâteau d’anniversaire pour les quatre ans de sa fille. Quoique je ne saurais nier qu’il y a quelque chose d’excitant à être envoyée chez Lenôtre avec une carte bleue qui n’est pas la sienne…
Plus excitant, en tous cas, que de ramener le gâteau chez le Producteur en question, qui vous ouvre en caleçon (ben oui. Il s’en fiche. Vous savez tout de lui, je vous ai dit. Même la couleur de ses poils de jambe, en l’occurrence.)

En fait, le Producteur ne sait pas faire grand-chose tout seul, et n’a d’ailleurs aucune idée de ce que « la vraie vie » peut bien être. Il peut aller allégrement acheter pour trois-cents euros de cachemire en bas de l’immeuble, et vous demander joyeusement « Et toi, tu n’achètes rien ? »… Euh, à 60 euros le pull pour bébé, non. Mais merci de demander.

Mais attention ! Le Producteur ne pense même pas à mal ! Il a simplement été élevé sur une planète lointaine.

Bien entendu, le Producteur est répugné à l’idée de prendre les transports en commun. Se mêler à la plèbe, quelle horreur ! Quitte à passer de longues heures à klaxonner, le Producteur se rendra toujours partout en voiture (Nicolas Hulot, si tu nous écoutes…). En revanche, il ne se privera pas de vous faire traverser tout Paris en métro avec un sac Fauchon plus gros que vous, afin que le petit coursier que vous êtes puisse délivrer personnellement des vœux de bonnes années à cinquante euros la boîte à tout ceux à qui le producteur se doit de lécher les bottes (il y en a !).
Inutile de préciser que, en ce qui vous concerne, vous n’avez jamais goûté un chocolat Fauchon.

Vous êtes au dessus de ça, car vous savez que rien ne vaut un bon vieux Kinder Surprise acheté deux euros à l’épicier du coin. Sans compter que ah ! Point de figurine à collectionner chez Fauchon ! Et pan dans les dents, si vous me passez l’expression.



Oui, on se console comme on peut.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire