lundi 15 octobre 2012

Vivante, et prête à faire chier le monde.

Une fois n’est pas coutume, vous n’avez pas pu poster récemment car vous étiez très, très occupée – cinématographiquement occupée !
Non, vous n’étiez pas au trente-sixième dessous, en train de broyer du noir tout en sacrifiant des bébés animaux dans l’espoir de faire décoller votre carrière en vendant votre âme à Satan. Vous n’avez pas été kidnappée, violée et enterrée dans la forêt par un pervers quelconque, organisateur d’obscurs petits festivals n’ayant d’autres objectifs que de favoriser les rencontres avec des actrices à la fesse facile.
Ceci dit, vous n’étiez pas non plus à Hollywood, occupée à signer des contrats juteux avec des producteurs bedonnants autour d’une salade à soixante dollars – ne nous emballons pas.

Voici donc un résumé non-exhaustif de ces dernières semaines.

Vous avez réalisé votre deuxième clip, et, au passage, bon nombre de vos fantasmes de mise en scène : morts-vivants, scènes dansées, chorégraphies, et surtout références à tout ce que vous aimez, de « Jurassic Park » aux slashers des années quatre-vingt dix. Rien que d’y penser, vous en ronronnez encore.
Vous aviez toujours rêvé de faire du clip, et c’est encore mieux que ce que vous imaginiez. Alors certes, vous n’avez pas une grosse maison de disques derrière vous, et vous jouissez donc d’une certaine liberté (et, accessoirement, de zéro budget, mais on ne peut pas tout avoir). Mais tout de même ! Travailler en musique est un exercice absolument jubilatoire. Et puis, soyons honnêtes – ce n’est pas forcément déplaisant de travailler sans prise de son. On gagne un temps fou, et vous pouvez vous permettre de diriger vos comédiens pendant que la caméra tourne, ce qui s’avère positivement délicieux. Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir dire à son acteur principal « oui, vas-y, maintenant, titille-lui le moignon ! Parfait ! Et lèche-le, pour voir ? Super, maintenant tu danses le tango ! ».

Profitons en pour faire une parenthèse « ingé son » : vous avez adoré travailler sans prise de son, mais vous n’avez absolument rien contre les ingénieurs du son, que cela soit clair ; et puis, ce n’est pas vous qui avez inventé le célèbre dicton « quelle est la différence entre Dieu et un ingénieur du son ? Dieu, lui, ne se prend pas pour un ingénieur du son ».
(Pardon, mais vous vous deviez de l’écrire un jour).
Tous les ingénieurs du son avec lesquels vous avez travaillé récemment étaient adorables. Certes, l’un d’entre eux aime à raconter qu’il est agent secret et qu’il sauve régulièrement des jeunes femmes en détresse dans les pays en guerre, et l’autre s’est visiblement donné pour objectif de tenter sa chance avec toute votre équipe, de la stagiaire à peine majeure à la scripte mère de famille. Cela n’enlève rien à leur professionnalisme et à leur gentillesse… ça contribue simplement un peu plus au mythe.

Revenons-en à nos animaux laineux à quatre pattes (ou à trois, ou plus, mais alors dans un bocal avec du formol, ce qui est tout de même moins glamour, quoique plus rigolo).

Le problème des clips, c’est que ça reste un produit de commande. Vous n’avez donc PAS le final cut. C’est affreux – vous n’arrivez pas à vous y faire. Lorsque l’on change un plan, un seul, dans votre montage, c’est comme si l’on vous coupait un bras et que l’on vous le greffait dans l’oreille, ni plus ni moins.
Vous en rêvez la nuit et la première chose qui vous vient à l’esprit le matin est un gros juron.
Plus vous avancez dans ce métier et plus vous acquérez la certitude que tous les réalisateurs meurent à quarante ans d’une crise cardiaque (Spielberg ne compte pas, il n’est pas humain. C’est un dieu, tout le monde sait ça).


Vous avez également pris des vacances, il faut bien l’avouer, travaillé comme hôtesse d’accueil (vous ne vous êtes en effet toujours pas résolue à épouser un vieux milliardaire libidineux), travaillé comme seconde assistante sur un court-métrage, travaillé comme hôtesse d’accueil, aidé à l’organisation d’un festival de court-métrages, et travaillé comme hôtesse d’accueil… oui, cette répétition est malheureusement volontaire.
Vous êtes par ailleurs une très mauvaise hôtesse d’accueil, puisque vous consacrez vos heures de travail à rédiger une note de blog géante où vous racontez votre petite vie alors que cela ne va MEME PAS changer la face du monde.

Bref, vous voici de retour, et une fois n’est pas coutume (bis), vous fourmillez de projets, et espérez donc nourrir prochainement ce petit site avec plein d’anecdotes sur cette chose bizarre, absurde, difficile, parfois vaine mais toujours fantastique qu’est le métier de réalisateur.


PS à l’ami lecteur : aucun rapport, mais saches, ô fidèle visiteur, que ce blog est en lice pour les Golden Blog Awards ! Pour le vote, c’est ici, avec ma reconnaissance éternelle: http://www.golden-blog-awards.fr/blogs/je-veux-faire-du-cinema-mais-je-n-y-arrive-pas.html
(oui, Blogspot rechigne à m'afficher le lien, alors vous êtes obligés de copier-coller, je fais au mieux pour réparer ça, ARG)