mercredi 21 avril 2010

On s’fait un dèj’ ?

Quand vous travaillez dans l’audiovisuel, vous ne pouvez pas vous empêcher, assez rapidement, de cataloguer les gens. C’est maaaaal, je sais ! Mais essayez donc de passer une semaine dans une chaîne de télé, et on verra si vous ne vous y mettez pas aussi.

C’est assez facile ; tout d’abord, on distingue deux grandes parties : ceux qui sont à la technique, et ceux qui sont dans les bureaux (production, rédaction…). A partir là, vous pouvez vous amuser à établir vos petites statistiques, du type « les trois-quarts des mecs qui ne sont pas techniciens sont gays », ou « il n’y a pas beaucoup de filles à la technique, et la moitié d’entre elles sont lesbiennes ».
C’est absolument stupide, mais, en même temps… C’est pas faux.

Et puis il y a ce profil, auquel vous aurez toujours à vous confronter, surtout si vous débutez… Ce profil qu’il est si tentant de catégoriser – il faut dire qu’avec ce poste, c’est un peu « l’attaque des clones ».

L’assistante de production !

Force est de constater qu’il existe peu d’assistantes de production qui soient moches. En règle générale, elles sont même carrément, euh, bonnes. Si je puis dire.
La discrimination à l’embauche pour les personnes de couleur ? Inconcevable dans l’audiovisuel (personne n’est raciste, et ceux qui le sont ne le sont pas, pour faire genre. Of course). Par contre, le racisme contre les moches (le mochisme ?), ah ! Je suis sûre qu’on pourrait y consacrer un reportage (mais que fait Bernard de la Villardière ?)
Peut-être que je me trompe, mais c’est quand même une coïncidence formidable, que tout le monde soit jeune et beau, dans cette branche.
Bien entendu, le fait que vous vous fassiez embaucher flatte votre côté superficiel. Inutile de nier.
Toujours est-il que, malgré cela, vous avez l’impression d’être un bon boudin quand vous traversez les couloirs. Entres les animatrices et les assistantes, même si vous n’êtes pas coquette, vous ne pouvez vous empêcher de penser que vous n’avez aucune chance avec ce mignon petit monteur, là.
Vous n’êtes même pas vêtue d’une tunique, d’un legging et de bottes à la mode. Ah bravo, bel effort d’intégration, hein !

De même, vous doutez qu’une assistante vienne d’ailleurs que de Paris – ou de la banlieue, tendance « Tout ce qui brille »… En fait, quand vous dites que vous êtes provinciale, elles ne peuvent s’empêcher de réprimer un frisson d’angoisse, et l’on vous tapote gentiment le dos en vous demandant si ça va aller.

Comme beaucoup de jolies filles, les assistantes de production ont une grosse tendance à la poufferie (n.f. : fait d’être une pouffe). Voire à la méchanceté – mais c’est bien connu, entre elles, les filles sont des pestes. Fort heureusement, il en existe aussi de très gentilles – sinon, vous ne tiendriez jamais le coup, même en vous planquant dans les salles de montage ou sur les plateaux la moitié de la journée.

De toutes façons, gentilles ou pas, c’est du pareil au même : l’assistante de production est la meilleure amie de tout le monde. Best Friend Forever ! Elle vous adoooore, allez hop, vas-y que je te claque la bise même si je sais à peine comment tu t’appelles et que je trouve que ton t-shirt est carrément OUT.

Etre assistante de production, c’est aussi une philosophie de vie ; c’est toucher le SMIC mais ne jurer que par Paul & Joe ou Comptoirs des Cotonniers (minimum, attention ! Promod, vous oubliez. Han... trop la honte).
C’est économiser un mois de nourriture pour se payer un jean à deux cents euros (par contre, c’est sûr, il vous fait un sacré cul).
C’est ne jurer que par les sushis le midi (mais pas plus de quatre ! Ah, je crois que je viens de comprendre d’où vient l’argent économisé pour le jean…)
C’est passer ses soirées au Palais de Tokyo, ze place to be.
C’est parler comme un skyblog : « On va dèèèèj’ ? » (mon préféré : « Va acheter des ‘dwichs pour les tech’ »)…


J’ai trop surkiffé de côtoyer ces girls, tu vois. Muah-muah.


(Oh, qui aime bien châtie bien, comme on dit. Les filles supers se reconnaîtront!)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire