mardi 3 janvier 2012

De l’existence de Dieu…

Dieu existe. Comme l’imaginent la plupart des gens, Il est barbu, et a souvent un sourire bienveillant. Dieu aime bien porter une casquette et des chemises un peu moches, aussi. Il dirige le monde depuis une chaise à son nom et a rendu beaucoup, beaucoup de terriens heureux. Parfois, Il fait un peu n’importe quoi ; certains lui en veulent, d’autres lui pardonnent, mais il semble impossible de perdre foi en Lui.

Dieu, c’est Steven Spielberg. En tous cas pour vous, pauvre petite créature du commun des mortels.

(Quelle surprise, n’est-ce pas !)


Quelle ne fut donc pas votre joie (pour ne pas dire votre hystérie, mais vous êtes quand même une adulte responsable) quand vous avez appris, il y a quelques mois, que Steven, le seul, l’unique, allait donner une master-class à la Cinémathèque.
Steven Spielberg. A Paris. En chair et en os. Et prêt à répondre à vos questions.

Vous avez passé des heures, des jours à chercher ce que vous pourriez bien lui dire. «Vous m’avez donné envie de faire du cinéma » - ça c’est vrai, mais tout le monde lui a déjà dit mille fois, on peut faire plus original. « Parfois, je vous déteste » - entrée en matière intrigante mais pas forcément sympathique, destinée à lui faire comprendre que vous voulez être réalisateur grâce à lui, mais que ça n’est pas toujours facile. Hmmm, non. Trop dur.
Vous pourriez aussi simplement essayer de vous accrocher à sa jambe et de ne pas lâcher, quoiqu’il arrive, mais c’est risqué.
« Monsieur, adoptez-moi ! » ; « Tenez, voici ma carte ! » ; « Mais prenez ma carte, putain!» ; « Bonjour, vous cherchez pas une stagiaire ? » … Vous avez cherché, cherché. Mais vous n’avez pas pensé une seconde que vous n’auriez pas de place pour la master-class en question…

Vous étiez en voyage lors de la mise en vente, mais votre équipe d’agents secrets au grand complet était plus que prête et opérationnelle : votre informaticienne de mère, secondée par plusieurs geeks de collègues, se tenait prête sur internet. Quant à l’enseigne vendant les places, elle ne fut pas oubliée : avant l’ouverture, votre petit-ami se tenait prêt devant la boutique de La Défense, et votre grand-père (si, si) devant celle de votre ville natale, en province.
De toutes façons, vous aviez assisté à la master-class de Roland Emmerich en novembre, et étant donné le peu de personnes présentes, vous pensiez que celle de Steven se ferait les doigts dans le nez (en plus, il fallait PAYER, là où celle de ce bon vieux Roland était gratuite).

Or, dès l’ouverture… plus de places. Tadaaaaaa ! Surprise. Et joyeux Noël, hein.

Comment est-ce possible ? Vous n’en savez rien – personne n’a rien compris. Mais les faits sont là : vous n’avez pas de place.

Vous essayez de relativiser : vous n’avez pas encore trente ans, et vous aurez peut-être d’autres occasions. Vous avez fait un très beau voyage en Terre du Milieu (euh… oui. Mais ceci est une autre histoire, qui sera racontée très vite, entre deux repas constitués de pâtes à rien). Vous allez réaliser deux courts métrages (produits !) en 2012. Vous avez sans doute épuisé votre quota de chance – le Yin et le Yang, tout ça. Vos amis cinéphiles et stevenophiles n’ont pas eu de places non plus. Vous êtes en bonne santé, vous avez une famille et des amis fantastiques, et vous…

STOP !! C’est Steven, mille sabords de couilles de putes !

Il va être là, dans un périmètre de moins de dix kilomètres, et vous n’y serez pas. VOUS. N’Y. SEREZ. PAS.

Vous avez envie de mourir.

Steven.

QUI a eu ces places ? Quels pistonnés, quels tricheurs ont pu obtenir le précieux sésame? Comment l’infâme sac à vomi mal gerbé (tentative de politesse – retrouvez la référence, tiens) qui a vendu huit places sur eBay (HUIT !) s’est-il débrouillé ?
D’ailleurs, à plus de cent-vingt euros le pack de deux, il a du passer un meilleur Noël que vous…
Sérieusement : vous ne pouvez arrêter d’y penser. C’est trop injuste. Les heureux élus qui assisteront à la conférence en seront-ils seulement dignes ? Ou ont-ils juste eu une immense opportunité ? Et s’il y en a qui partent avant la fin ? Pourquoi faire miroiter des places aux cinéphiles, pourquoi laisser croire au public que cette master-class est ouverte à tous, alors qu’il semblerait bien qu’il ne s’agisse que d’une grosse farce ? Vous avez l’horrible impression que vous n’avez jamais eu aucune chance – parce que vous n’êtes personne.
C’est un cauchemar.

Vous avez envie d’écrire à la Cinémathèque, à la Mairie de Paris, à Nicolas Sarkozy, à Steven lui-même. Pour un peu, vous leur enverriez votre article sur « Jurassic Park ».
Encore aujourd’hui, vous avez repéré une place à cent euros sur eBay. Cent euros ! Vous êtes loin de les avoir, et serez-vous seulement sûre d’être dans la même pièce que lui ? Pour un peu, vous achèteriez la place juste pour le plaisir d’insulter copieusement le vendeur lors de la remise en mains propres… C’est ça, le problème avec Dieu : les gens s’en servent toujours comme prétexte pour les guerres ou le fric.

Quiconque a quelque peu suivi ce blog comprendra que rater cet évènement semblait tout simplement impossible. Et pourtant…
Alors voilà : le neuf janvier, vous serez devant la porte, la sortie des artistes, l’issue de secours, bref, vous ferez le pied de grue en espérant qu’Il prenne quelques minutes pour dire bonjour. Ou au revoir. N’importe quoi, pourvu que vous puissiez lui dire LA phrase que vous aurez trouvée d’ici là.


Steven Spielberg…

lundi 2 janvier 2012

Et joyeuse fin du monde à tous…

Excellentissime et merveilleuse année 2012 à vous tous – qu’elle soit magique et pleine d’aventures et de rebondissements !
Surtout, ne vous éloignez pas trop de John Cusack, ça peut servir.

En ce qui me concerne, il n’était pas même pas deux heures du matin le 1er janvier, et j’avais déjà proposé à mon chanteur préféré de lui réaliser son prochain clip – 2012, année de la modestie.
Et alors ? Il faut y croire… toujours !

Non mais oh.

Allez, allez finir vos bouteilles tranquilles.


(Et résolution numéro 1: poster PLUS! Promis. Juré. Craché. Miam.)