lundi 6 mai 2013

Les copines.

Votre job (purement alimentaire, faut-il le préciser) d’hôtesse d’accueil vous déprime ; vous avez régulièrement l’impression d’avoir été parachutée dans un épisode de la série «Sophie et Sophie».
Vos collègues sont très gentilles avec vous, certes ; en revanche, les heureux employés qui leur demanderont un service seront rapidement taxés d’enculés et de connasses. Que vous êtes bête – on ne paye tout de même pas les gens pour travailler…

Le problème, c’est cette ambiance de filles. Il n’y a rien de pire que les filles au travail, c’est un fait universel. Oh, bien sûr, il en existe, des demoiselles sympathiques et sincères, des filles simples avec qui l’on ne se prend pas la tête ; mais que celui qui n’a jamais travaillé avec des pestes me jette la première Guinness. Il faut bien admettre que les filles, surtout entre elles, peuvent être des êtres particulièrement détestables. Même si elles s’aiment très fort.


Elle : C’est quoi ta taille ?
Vous : En haut ? 38 ou 40, ça dépend des marques.
Elle : On pourrait essayer des costumes sur toi ? Ce serait mieux que sur le mannequin.
Vous : Pas de problème.

Déshabillage. Habillage. Zip.

Elle : Ah, super. C’est parfait. Tout à fait ça. UN BON 42 !
Vous : ….
Elle : Ah oui oui, c’est bien ça. DOUZE CENTIMETRES DE PLUS QU’UN 38!

Voilà ce qui se passe quand on se propose d’aider une (jolie) amie costumière – on s’expose à de délicates réflexions sur sa taille de vêtements (qui n’a jamais été supérieure à 40, que justice soit rétablie. Même si un réalisateur respectable se doit d’être bedonnant. Et oui, vous aussi vous pouvez être mesquine).

Les histoires de taille, cela vous fait penser à vos amies actrices. Quand elles ne sont pas occupées à suivre un régime sans gluten, sans sucre et sans protéines de lait (les trois en même temps, oui oui - que vive le brocoli), elles répondent à des offres de casting.
Il se trouve que l’une d’elles a récemment profité d’un après-midi où vous étiez chez elle pour s’isoler un peu afin de répondre à des offres. Depuis une autre pièce. En faisant semblant de réfléchir à voix haute. A voix TRES haute.

« TIENS, UNE OFFRE POUR JOUER UNE PIN-UP DANS UNE PUBLICITE ! JE VAIS POSTULER PARCE QUE J’AI UN CORPS DE PIN-UP ! »

(frimeuse)

« OH LA LA, ON ME DEMANDE MES MENSURATIONS ! ZUT ALORS, JE NE M’EN RAPPELLE PLUS ! JE VAIS CHERCHER ! »

(si tu crois que je vais commenter ça, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’à l’épaule)

« AH, LES VOILA, HIHI ! ALORS… MES MENSURATIONS SONT 90 / 64 / 94 ! »

Bien. Et surtout, la prochaine fois, pense à prendre un porte-voix – l’hémisphère Nord n’a pas encore compris à quel point tu étais bonne.


Les actrices, les assistantes de production… ces demoiselles ont déjà eu l’honneur extraordinaire de figurer dans certains articles de ce blog. Mais les photographes, pas encore – les photographes femelles, en l’occurrence.
Comme cette amie, par exemple, à qui vous aviez demandé de vous aider, parce que vous n’arriviez pas à faire grand-chose de votre nouvel appareil photo (un reflex bas de gamme – mauvaise idée). Elle s’est empressée de vous l’arracher des mains en vous expliquant que « il n’y a pas de mauvaises photos, il n’y a que de mauvais photographes »… avant de le reposer discrètement sous la table basse au bout d’un quart d’heure, bien sûr.
C’est vrai qu’il est rassurant, pour une fille, de critiquer les autres – cela permet de se valoriser, physiquement ou en tant qu’artiste.
« Tes photos de Nouvelle-Zélande auraient pu être sympas si tu avais pris le temps de les retoucher ! »
« On va te prendre en photo pour te faire un book. Par contre, enlève-moi ce maquillage de collégienne. »

Hmmmm.

L’avantage, c’est que les actrices, aussi étranges, folles ou imbues d’elles-mêmes qu’elles puissent être, seront en revanche toujours gentilles avec vous. Forcément.
Ce n’est pas très pratique, c’est sûr, quand vous leur demandez leur avis sur votre dernier scénario, que vous peaufinez depuis des jours ; couverte de sueur, le bout des doigts brûlés par les appuis répétés sur les touches du clavier, vous soufflez pour écarter les mèches de cheveux qui vous tombent dans les yeux et, encore prise d’une sorte de frénésie, vous vous empressez d’envoyer la bête à vos interprètes préférées, en quête d’un avis objectif et de critiques constructives.
Réponses immuables : c’est génial, c’est fantastique, c’est trop drôle, c’est excellent. EH BIEN CA FAIT VACHEMENT AVANCER LE SCHMILBLICK.


Tiens, votre collègue vient de se manifester, râlant ainsi pour la quarante-huitième fois de la journée.
«Putain mais comment je fais pour rester avenante alors que j’ai envie d’insulter les gens?»
«Je vous préviens, après dix-sept heures je ne réponds plus au téléphone.»


Les filles, c’est chouette.


(il va sans dire que vos amies risquent fort de ne pas apprécier ce billet. Mais vous trouviez cela tellement drôle... vous n’aviez même pas de viles intentions! Sans compter que vous ne citez pas de noms. Mais prions quand même tous ensemble qu’elles ne tombent jamais dessus - leur vengeance serait terrible.)

2 commentaires:

  1. "que vive le brocoli" => http://inkjot.files.wordpress.com/2010/02/the-broccoli-doesnt-like-you.jpg ?

    - Leto

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    1. http://rlv.zcache.com/broccoli_kick_ass_funny_vegan_tshirt-p2353577573019734152p8sh_400.jpg

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