jeudi 2 août 2012

La bat-anecdote.

Voilà, ça y est. Vous vous êtes enfin décidée à braver la foule, le pop-corn et les écrans de Smartphones, et vous êtes allée voir « The Dark Knight ».

Du moins, vous avez essayé.

Tout avait pourtant bien commencé ; votre séance n’était pas complète, vous étiez bien placée, et les gens autour de vous semblaient plutôt enclins à respecter le film et à rester sages. Même les publicités avaient été supportables, et vous aviez été gâtée au niveau des bandes-annonces. Que demander de plus ?

C’était sans compter sur le principe du Yin et du Yang : si tout se passe bien, quelque chose va FORCEMENT couiller quelque part, pour faire une balance.
En l’occurrence, pour vous, ce fut le son. Selina Kyle venait tout juste de se jeter élégamment par la fenêtre, juste après dérobé le collier de perles ; le gros « boum » qui a suivi vous a fait penser qu’elle devait peser bien plus qu’on ne pouvait le supposer. Mauvaise langue ! Le boum n’était autre que le bruit du son qui lâche, qui pète, qui a décidé de prendre des vacances sans vous. Telle Catwoman, vous vous êtes donc jetée dans les escaliers, bondissant vers la sortie afin de prévenir le personnel du cinéma.
(D’accord. Il se peut que cette image ait été quelque peu enjolivée et que la scène, vue de l’extérieur, ait été un peu moins "James Bond" et un peu plus "éléphant cherchant les marches dans l’obscurité" . Soit.)

Le hic, c’est qu’en dépit de votre prestation héroïque, de ce sacrifice magnifique d’une cinéphile prête à rater trois minutes de blockbuster estival pour sauver cent cinquante personnes, le son n’est jamais revenu.

Après une demi-heure d’attente, de tests sonores et d’excuses maladroites du cinéma, le diagnostic fut sans appel : la séance ne reprendra pas, merci, au revoir, mais si vous voulez il reste des places tout devant sur les côtés à la séance suivante.

MEME PAS UNE COMPENSATION POP-CORNAIRE !

Bref. Cette expérience inédite vous a confrontée à une situation nouvelle : le manque. Le coitus interruptus cinématographique.

C’est affreux ! Vous errez alors sans but, en proie à une étrange sensation d’inachevé. Vous êtes comme un chiot larmoyant que l’on aurait ôté à sa mère avant qu’il ne soit sevré.
C’est donc officiel : le cinéma peut se tenir fièrement aux côtés de la nourriture, de la drogue ou du sexe ; c’est une faim physique qui ne saurait s’éteindre avant que le cœur ne soit rassasié.

Enculé de Batman !

1 commentaire:

  1. De toute façon, et vous avez déjà dû avoir des échos en ce sens, si vous aviez pu aller jusqu'au bout, vous auriez écrit un autre article sur la déception : celle d'un bat-film qui ne tient pas ses promesses.
    Enculée de Marion Cotillard!

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